Reculer pour mieux sauter
Il existe des situations qui révèlent nos entrailles, nos attentes, nos aveuglements. Elles ébranlent nos fondations et nous remettent profondément en question. Elles interrogent nos convictions. Elles éprouvent notre cosmogonie et sondent notre cœur.
J’ai traversé un de ces moments. Le 28 novembre 2021. Un jour où l’obscurité a envahi ma réalité. La peur et la tristesse sont venues me prendre par la main. Elles riaient de me voir si désespérée…pour des votations. Moi qui ne m’intéresse jamais à ces sujets…quelle ironie!
Pourtant cette fois je m’étais investie. A ma façon 🙂 j’avais lancé une Révolution UN-visible pour soutenir ce passage difficile de notre Humanité. Depuis des semaines, je participais chaque dimanche soir à renforcer notre égrégore de Lumière et d’Amour…et voilà le résultat. Quelle déception !
Effondrée au milieu de mes larmes, doutant plus que jamais de tout, j’ai demandé de l’aide…sans plus vraiment savoir à qui ou quoi je m’adressais. Je voulais juste calmer mes angoisses.
Il n'y a rien à craindre. (…) Mais cela est très difficile à reconnaître pour ceux qui veulent que les illusions soient vraies. (…) La présence de la peur est un signe infaillible que tu te fies à ta propre force.
Progressivement ces mots m’ont fait du bien. Ils m’ont permis de reprendre un peu de hauteur. Ils m’ont permis de sentir que j’allais traverser…une fois encore. C’était une vague plus puissante que les autres. Elle avait fait remonter la boue du fond de mon étang. Et “sans boue, pas de lotus” disait Thich Nhat Hahn dans son livre du même nom.
Respirer
J’ai commencé simple. Je me suis mise à respirer. J’ai accepté d’être dans tous mes états. Je me suis contentée de bouger mes orteils dans mes chaussures…et de les sentir bouger. Et j’ai respiré. Avec autant de conscience que j’ai pu. Un jour après l’autre. Au fond, dans mon présent, rien n’avait véritablement changé. Je me suis concentrée là-dessus. Et j’ai décidé de ne rien décider. Je me suis laissée guider par mon quotidien. J’ai recentré mon attention sur ma famille, dans les choses simples.
Observer
D’une certaine façon, je me suis mise en hibernation. Du fond de ma caverne, je voyais vaguement la tempête s’agiter à l’extérieur. Et moi je restais là. Sans plus rien chercher à faire ou vouloir. Je me sentais dans une sorte de no man’s land, comme entre parenthèses de ma propre vie. Je semblais fonctionner normalement. Pourtant j’avais cessé de vouloir contrôler. Et je m’en suis aperçue progressivement. J’avais arrêté de me fier à ma propre force 😉
Lâcher
Prendre conscience de cela m’a fait du bien. J’ai compris que les choses ne s’arrangeraient pas comme je le souhaitais. Je n’étais pas en mesure de maîtriser la situation. Je n’avais pas la vision d’ensemble…et encore moins la connaissance de ce dont notre monde a besoin ou non. Mon rôle était de continuer à être vraie au quotidien et de faire confiance à mon intuition pour faire mes choix. J’avais choisi de m’incarner. Je pourrais donc traverser…même si à ce stade j’ignore encore comment…
Créer
C’est alors que j’ai pu ressentir à nouveau la Vie me traverser. J’ai senti des liens inattendus se créer, avec d’autres humains, d’autres âmes. J’ai compris ma chance d’être entourée de personnes qui évoluent dans la même dimension que moi. J’ai su que nous avions toutes et tous un rôle à jouer…et que les dés étaient jetés. Je me suis souvenue que tout ce à quoi j’aspire existe déjà…même si je ne le vois pas encore dans ma réalité extérieure. J’ai écouté d’anciennes intuitions émerger sur mon propre rôle. Et j’ai accepté de les explorer…nous verrons bien 😉
